Calcul de la date d’ovulation : comment connaître sa période de fécondité ?

À certains égards, l’ovulation semble assez simple : l’un des ovaires libère un ovule tous les mois et cet ovule est fécondé (ce qui entraîne une grossesse) ou non (ce qui déclenche les règles). Cependant, cette explication schématisée est fondée sur un cycle classique de 28 jours parfaitement régulier, ce qui est rarement le cas dans la vraie vie.

« Normalement, lorsque le cycle est très régulier, on sait que le début des règles signifie que l’ovulation est encore loin », affirme Kate White, docteur en médecine, titulaire d’un master en santé publique et maître de conférences en obstétrique et en gynécologie à l’Université de Boston. « Toutefois, comme on ne peut pas prédire l’avenir, on ne sait pas à quoi ressemblera le prochain cycle. Si, pour une raison ou une autre, votre cycle est plus court et que des spermatozoïdes sont encore présents dans votre corps à la suite d’un rapport sexuel ayant eu lieu pendant vos règles, le prochain ovule pourrait être fécondé par ces spermatozoïdes ».

On ne peut certes pas prédire l’avenir, mais on peut apprendre à mieux connaître le fonctionnement de son propre corps et à détecter les signes et signaux qu’il nous envoie. Il est toujours préférable de consulter son médecin, mais que vous essayiez de concevoir ou d’éviter une grossesse, le suivi de vos cycles et des symptômes dans le temps peut vous aider à mieux cerner les cycles naturels de votre corps, et ainsi vous donner de meilleures chances d’atteindre vos objectifs.

À quelle période suis-je fertile ?

Voici un rapide résumé de ce qui se passe pendant l’ovulation : environ une fois par mois, une substance chimique dans votre cerveau appelée hormone folliculo-stimulante (FSH) connaît une augmentation, ce qui entraîne la production de follicules par les ovaires. L’un de ces follicules se développe plus rapidement et devient plus volumineux que les autres, provoquant une hausse du taux d’œstrogène, ce qui inhibe la production de FSH. Lorsque le taux d’œstrogène atteint son niveau maximal, il provoque une augmentation soudaine du taux d’hormone lutéinisante (LH), et entraîne ainsi la libération d’un ovule par le follicule dominant. L’ovule, alors transporté dans l’une des trompes de Fallope, est soit fécondé par un spermatozoïde, ce qui débute une grossesse, soit éliminé avec le reste du sang et de la muqueuse lors des règles.

« Toute variation d’un cycle a généralement lieu durant sa première moitié »,précise K. White. « La seconde partie démarre presque toujours au bout d’environ 14 jours ».

Lorsque vous ovulez, l’œuf libéré par l’ovaire a une durée de vie de 12 à 24 heures. Toutefois, sachez que vos chances ou risques de tomber enceinte à chaque cycle ne se limitent pas à cette courte période. Les spermatozoïdes peuvent en effet survivre dans l’utérus et dans les trompes de Fallope jusqu’à cinq jours après un rapport. Cinq ! Et comme un ovule peut vivre environ 12 à 24 heures après l’ovulation, cela signifie que la plupart des femmes sont fertiles pendant près de six (ou parfois sept) jours par cycle : cinq jours avant l’ovulation, le jour de l’ovulation, et parfois le jour suivant, même si c’est moins probable.

Puis-je calculer ma période de fertilité ?

Si vous essayez de tomber enceinte ou d’éviter une grossesse, mieux vaut consulter votre médecin pour obtenir des résultats plus précis. Cela dit, la connaissance des cycles naturels de votre corps peut vous apporter (à vous et à votre médecin, si vous décidez de lui en faire part) des informations très utiles qui pourront guider vos choix.

La connaissance de son cycle est un bon début. Pour repérer sa période de fécondité (on parle de « planification familiale naturelle »), il faut être à l’écoute de signes tels que les jours correspondants à vos règles, les changements d’aspect de la glaire cervicale et la température de votre corps au repos (ou température « basale »).

Attention, plus vous recueillerez de données, plus vos prévisions seront précises. « En ce qui concerne la planification familiale naturelle, plus on en fait, mieux c’est », déclare K. White. « Il faut que tout soit parfaitement clair. Mieux vaut des informations détaillées que quelques observations rapides ». N’oubliez pas : même en s’appuyant sur des notes et des courbes très précises, que le désir soit de concevoir ou de ne pas concevoir, rien n’est jamais sûr. Consultez toujours votre médecin si vous essayez d’éviter une grossesse.

Si vous souhaitez adopter cette approche en complément d’un suivi médical, voici quelques conseils :

Prenez votre température chaque jour à la même heure. La température basale du corps est la température mesurée le matin au réveil, avant que vos pieds touchent le sol et que vous sortiez du lit. Lorsque vous ovulez, cette température augmente très légèrement, de 0,4 à 0,8 degré par rapport à votre température moyenne. Si vous notez quotidiennement la valeur mesurée, des tendances devraient commencer à se dessiner.

« La plupart des femmes ovulent le jour précédant la mesure de la température maximale », indique K. White. « Ainsi, vous avez plus de chances de tomber enceinte avant le pic de température, étant donné que les spermatozoïdes peuvent survivre jusqu’à cinq jour après un rapport sexuel. Si vous essayez de concevoir, vous optimiserez vos chances en ayant également un rapport le jour du pic de température ».

Notez les jours correspondant à vos règles pendant plusieurs mois. Si vous exploitez cette information pour éviter une grossesse, mieux vaut recueillir un maximum de données (commencez par une période d’au moins six mois). Pendant cette période, continuez à vous protéger. Avec le temps, vous devriez être en mesure de prévoir votre période de fécondité avec plus de précision. Cette information peut vous être utile des deux façons suivantes :

• 1) Retirez 18 jours au nombre total de jours de votre cycle le plus court. En fonction du résultat, comptez le nombre de jours à partir de la date prévue de vos prochaines règles. La date ainsi obtenue correspond au premier jour de votre période de fécondité de ce même cycle, pendant laquelle vous avez le plus de chances ou de risques de tomber enceinte en cas de relations sexuelles non protégées.
• 2) Retirez 11 jours au nombre total de jours de votre cycle le plus long. En fonction du résultat, comptez le nombre de jours à partir de la date prévue de vos prochaines règles. La date ainsi obtenue correspond au dernier jour de votre période de fécondité de ce même cycle, pendant laquelle vous avez le plus de chances ou de risques de tomber enceinte en cas de relations sexuelles non protégées.

« Partons du principe que votre cycle le plus court dure 26 jours », suggère K. White. « 26 moins 18 est égal à 8. Et admettons que votre cycle le plus long dure 32 jours. 32 moins 11 est égal à 21. Ainsi, la période pendant laquelle vous êtes susceptible de tomber enceinte lors de votre prochain cycle, se situe entre le jour 8 et le jour 21. Plus la variabilité entre le cycle le plus long et le cycle le plus court est importante, plus cette fenêtre est grande. »  

Suivi des changements d’aspect de la glaire cervicale. Les variations hormonales entraînent des changements de couleur et d’épaisseur de la glaire cervicale tout au long du cycle. Par exemple :

• Lors des jours suivant vos règles, votre corps ne sécrète généralement pas de glaire du tout et vous êtes peu susceptible de tomber enceinte si vous avez des rapports non protégés.
• À l’approche de l’ovulation, le corps a tendance à secréter plus de glaire cervicale. Cette glaire a généralement un aspect blanc ou trouble et une consistance visqueuse. Vous êtes plus susceptible de tomber enceinte ces jours-là si vous avez des relations sexuelles non protégées.
• Juste avant l’ovulation, la glaire est généralement glissante et claire, similaire à du blanc d’œuf cru. Vous êtes particulièrement susceptible de tomber enceinte ces jours-là si vous avez des relations sexuelles non protégées.

Le suivi de votre température basale, de vos règles et de votre glaire cervicale peut vous aider à prévoir votre période de fécondité, mais ne constitue pas une méthode infaillible pour la planification ou la prévention d’une grossesse. N’oubliez pas que cette période est impossible à déterminer avec certitude, même si vos cycles semblent réguliers.